Le schéma de sélection de la race ovine Corse a commencé en 1985, la sélection s’effectuant sur la quantité de lait à la traite.
En 1992, les campagnes d’Insémination Artificielle ont débuté.
A partir de 2002 la sélection a également intégré la résistance à la tremblante
Aujourd’hui ce sont environ 17000 brebis qui sont soumises au contrôle laitier au sein de 57 élevages sélectionneurs.
LES ORGANISMES
L’OS Corse, Organisme de sélection de la Brebis Corse gère l’aspect technique et scientifique.
La CORSIA, Coopérative Ovine Régionale de Sélection et d’Insémination Artificielle est quant à elle chargée de la mise en œuvre des différentes prestations à destination des éleveurs : le centre d’élevage, la vente des béliers, l’insémination artificielle (IA)….
L’OS et la CORSIA travaillent en partenariat avec les techniciens des chambres d‘agriculture qui s’occupent d’effectuer le contrôle laitier ainsi que les IA.
LES BUTS DU SCHÉMA
- Le principal : augmenter la production laitière tout en préservant les qualités de notre race (standard de la race, rusticité, bonne adaptation au milieu et aux excès climatiques, facilité à agneler…) ; le gène recherché dans toutes les sélections est le gène qui permet à l’animal à mieux et plus transformer sa ration alimentaire en lait.
- Augmenter la résistance à la tremblante
- Améliorer le cornage des béliers
- Travailler sur la conformation des mamelles
- Veiller à maintenir voire augmenter le taux de MSU (Matière grasse + matière protéique qui jouent un rôle majeur sur le rendement fromager.
LES OUTILS
Les outils utilisés pour obtenir ce progrès génétique sont :
- Le contrôle laitier qui permet de suivre la production de chaque brebis
- Les analyses sur le lait
- Le testage qui permet d’évaluer les béliers
- Les inséminations artificielles, qui permettent aux éleveurs de bénéficier des meilleurs reproducteurs ;
- La diffusion du progrès génétique
Le contrôle laitier
L’éleveur sélectionneur est en Contrôle laitier Officiel, CLO. Le contrôle laitier, mesure du litrage produit par chaque brebis sur une journée, s’effectue mensuellement soit 8 à 9 fois dans l’année
Les éleveurs non sélectionneurs souhaitant un suivi de la production laitière par brebis sur leur troupeau peuvent bénéficier du Contrôle laitier Simplifié (CLS) dans ce cas il a lieu 2 à 3 fois par an et l’IA n’est pas obligatoire.
C’est un début de sélection, l’éleveur pourra ensuite demander à passer en CLO et intégrer le schéma.
Dans tous les cas, le Contrôle laitier permet de lister les bêtes sans rendement donc à réformer en plus de lister la sélection.
Les analyses
La qualité du lait est contrôlée 3 fois par an sur les brebis en première mise bas, sur l’ensemble des cheptels en CLO
Les techniciens conseillent les éleveurs en fonction des résultats.
Par exemple si le taux d’urée est au-dessus de la moyenne, les brebis sont trop alimentées.
Si les brebis ne sont pas suffisamment alimentées la MSU baisse…
Il est erroné de dire que moins la brebis a de lait, plus la MSU est élevée car si la brebis produit peu par manque d’alimentation, elle puise dans son corps pour pouvoir produire et donc la qualité du lait est moindre.
Mais au delà du contrôle et de l’importance d’une alimentation adaptée, désormais la sélection se fera également sur le critère MSU de sorte qu’augmentation de litrage ne rime pas avec baisse de qualité.
Le testage des béliers
Les béliers issus des meilleurs pères du centre d’IA et des meilleures brebis au CLO sont utilisés pour pratiquer des IA dans les élevages sélectionneurs. Cela permettra d’avoir des filles identifiées qui seront contrôlées à leur tour. En fonction de la production de ces filles, les béliers seront soit maintenus au centre d’IA (béliers « élite » ou « améliorateur ») pour être utilisés les années suivantes soit réformés.
Ces béliers élites sont ainsi utilisés pour les IA dans les cheptels.
L’Insémination artificielle
L’éleveur sélectionneur établit avec l’aide du technicien une liste de brebis qui seront à inséminées car toutes les brebis ne le seront pas.
Plusieurs critères entrent en jeu, l’âge de la brebis, si elle a été réactive ou non aux campagnes d’inséminations précédentes, si elle n’a pas un défaut que l’éleveur aurait décelé…
Par son savoir-faire le berger joue un rôle dans la sélection des brebis à inséminer en établissant sa liste.
La diffusion du progrès génétique
Chaque année des agnelles et des béliers sont achetées aux éleveurs sélectionneurs à 35 jours.
Ces bêtes sont élevées au centre d’élevage puis revendues aux éleveurs voulant profiter de leur génétique. Tous les éleveurs peuvent acquérir ces bêtes mais la priorité est donnée au Jeunes agriculteurs et aux sélectionneurs.
(cf ci-joint l’article sur la vente des béliers paru en avril 2014)
Les IA sont également accessibles à des éleveurs hors schéma
LES AVANTAGES POUR L’ÉLEVEUR
Le schéma de sélection est fonctionnel et la brebis corse est très performante. L’éleveur qui l’intègre pourra en tirer de nombreux avantages :
- En participant à ce travail sur le gain génétique, l’éleveur verra son litrage augmenter et don son revenu
- La qualité de son lait est contrôlée
- Un inventaire de son troupeau est régulièrement effectué par les techniciens de la chambre d’agriculture.
- Pour ceux qui n’ont pas forcément envie de produire plus, ça leur permettrait de garder la même production tout en diminuant le cheptel. L’augmentation de production par brebis permettra une diminution du cheptel et donc une baisse des charges.
Même si être sélectionneur entraine un surcoût avec notamment l’achet des IA, l’éleveur bénéficiant d’un gain sur la lactation et sur la valeur de son cheptel. Le prix de vente au centre d’élevage d’une agnelle sélectionnée est de 55€ et pour un petit bélier 110€.
LES RÉSULTATS
115 litres/ brebis / an de moyenne en 2000 contre 175 litres en 2016 chez les éleveurs au CLO.
En 20 ans plus 70litres !!
Mais plus d’une vingtaine d’élevages sont au dessus de la moyenne, la conduite du troupeau jouant un rôle très important.
Le meilleur résultat est de 278 litre/ brebis !!
LES PROJETS
- Travailler sur la persistance laitière et la longévité de la carrière productive.
- Améliorer la Diffusion du progrès génétique aux éleveurs hors schéma
- Agrandir le centre d’élevage ce qui permettrai d’accueillir plus d’agnelles et béliers et satisfaire ainsi la demande.